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Biographie

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Toute une génération (Ours, Féloche,Alexis HK, Émilie Marsh, Jil Caplan) s’était réunie pour lui rendre hommage dans son dernier album « Pas tout seul », Yvan Marc poursuit sa route en toute discrétion, à la manière d’un Jean-Louis Murat, avec un nouvel album plus pop et solaire « Avant les déserts ».Toute une génération (Ours, Féloche,Alexis HK, Émilie Marsh, Jil Caplan) s’était réunie pour lui rendre hommage dans son dernier album « Pas tout seul », Yvan Marc poursuit sa route en toute discrétion, à la manière d’un Jean-Louis Murat, avec un nouvel album plus pop et solaire « Avant les déserts ».

Depuis le très réussi Nos vies d’ours aux discrets parfums de country sorti en 2016, Yvan Marc a publié deux pépites folk-pop en 2018 et 2020 (Nos dimanches et L’Ancien Soleil) qui avaient marqué un jalon important dans sa discographie. Après une parenthèse généreuse et récréative – Pas tout seul, album de duos, paru en 2021 – partagée avec onze amis artistes (parmi lesquels Jil Caplan, Alexis HK et Les Ogres de Barback), le songwriter altiligérien revient cette année avec un nouvel opus, Avant les déserts. 

 

Ce qui frappe et séduit dès les premières écoutes, c’est la couleur sonore générale de l’album. La production – résolument pop – est aussi délicate que les précédents disques, mais elle est ici enrichie d’ingrédients électro toujours savamment dosés et qui ancrent davantage Yvan Marc dans son époque. Au fil des albums, on a la sensation que ses textes gagnent en densité, en concision, en force aussi alors que sa voix, plus profonde que jamais, conjugue nonchalance et intensité avec beaucoup de feeling.

 

C’est le cas notamment avec, M’aimes-tu ?, aux accents de Bashung (période Jean Fauque) et de CharlÉlie Couture (période Island) où il manie le chanté-parlé avec une grande aisance, en un mélange de folk acoustique et d’électro-pop. Dans cette autopsie d’une relation qui agonise, Yvan Marc nous livre une autocritique au vitriol.

 

Ces sentiments contrastés, pleins de regrets et de douleur, apparaissent d’ailleurs dès l’ouverture de l’album avec la ballade classieuse À Terre, nimbée de synthés, qui questionne le désir et qui évoque une danse amoureuse dont on ne sort pas indemne, un jeu dangereux teinté de jalousie et de séduction dans lequel on se perd… 

Dès le titre suivant (Le mépris), le rythme s’intensifie et un beat électro très assumé sert de pulse à un autre règlement de compte amoureux, état des lieux d’une rupture usée par le temps qui passe et gâchée par le mépris. On retrouvera cette même amertume dans le nostalgique Rester dehors

 

D’autres textes de l’album évoquent le sentiment amoureux mais avec moins de désillusion, loin des regrets.  C’est le cas de Viens, lumineuse ballade reggae-pop au refrain entêtant qui dépeint l’être aimé comme une présence rédemptrice et de Tu le sais qui nous rappelle l’urgence de vivre et d’aimer. 

Les chœurs évanescents de Garder la joie nous emmènent aussi sur cette même voie, nous incitant à faire fi de l’amertume et de la fuite du temps. 

 

Cette prière demeure cependant bien fragile sur certaines autres plages de l’album, plus sociétales.

Dans Avant le désert, la poésie d’Yvan Marc devient plus frontale et tombe comme un couperet pour exprimer nos inquiétudes environnementales sur une musique froide et pourtant dansante, comme si les hommes se démenaient encore dans les décombres d’un monde qui se consume… Un constat empli de tristesse et de lucidité que l’on retrouve dans Somme-nous prêts ? et aussi T’entendre rire. Pourtant, dans ce monde sombre à l’horizon plus qu’incertain, on sent poindre l’espoir dans une belle envolée finale : « La colère nuit aux rêves / Donne-moi tes sourires / S’il t’en reste en réserve / Je veux t’entendre rire ».

 

Toujours dans cette veine sociétale, Avant l’âge dépeint la jungle moderne sous les traits d’un magnat de la finance qui tire sa richesse de la crise et de l’exploitation d’un peuple asphyxié par la peur et le travail… Un propos sans état d’âme scandé froidement sur une « Moi je vous use avant l’âge / Vous oppresse, vous met en cage / Je vous baise ».

 

En écho à ce personnage cynique et sans éthique, Yvan Marc nous touche en plein cœur dans Je m’ennuie, où il dresse le portrait d’un adolescent perdu dans la complexité de notre époque, se questionnant autant sur son propre avenir que sur l’avenir de ce monde incertain. Cette chanson capte à merveille cet ennui générationnel contemporain en donnant la parole à une jeunesse noyée dans le numérique, paumée face à cette société sans idéal, sans repères, tout simplement en quête de sens

 

Tout en nuances, Yvan Marc s’approprie les sons de notre époque pour questionner un monde à la dérive et chanter la difficulté d’aimer… mais Avant les déserts est aussi l’occasion pour Yvan Marc d’affirmer sa poésie moderne et d’assumer ses paradoxes, ses doutes et ses fragilités. Qui sont aussi les nôtres.

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